Un vin Bio et bon : le domaine de Granajolo
Entre mer et montagne au milieu de magnifiques paysages se dresse le vignoble de Granajolo, d’une superficie de 20 ha. Il a été planté en 1974 par Monika et André Boucher, dont l’objectif a toujours été de faire de l’agriculture Biologique. Leur fille Gwenaëlle perpétue aujourd’hui la tradition et propose des vins rouges, rosés et blancs de qualité. Ses différentes cuvées, composées essentiellement de cépages corses (Niellucciu, sciaccarellu et Vermentinu entre autres) récoltent régulièrement des médailles.
Nous entrons dans ce monde d’odeurs et de saveurs, de produits du terroir exceptionnels cultivés par des passionnés.
Entretien avec Gwenaële Boucher, viticultrice BIO à Sainte-Lucie de Porto-Vecchio (Entretien réalisé en 2014)
Bonjour Gwenaële. Pouvez-vous tout d’abord nous présenter votre exploitation ?
Il s’agit d’une exploitation à taille humaine (20ha), avec 4 salariés dont 3 à la vigne.
Quelle quantité de vin produisez-vous ?
De 90 000 bouteilles en 2012, nous sommes passés à 120 000 bouteilles en 2014. Cela fait 10 ans que nous arrachons les vieilles vignes et replantons, et cela a donné ses fruits !
Qui sont vos principaux clients ?
Nous écoulons 60% de notre production en Corse (20% au domaine, et le reste via un grossiste), 20% sur le continent et 20% en export (en Russie, Allemagne, Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse et aux Etats-Unis).
Quel est votre parcours? Avez-vous toujours voulu reprendre l’exploitation familiale ?
Au départ, je me dirigeais vers la géologie, je n’avais pas l’intention de reprendre l’exploitation. Mais j’ai toujours baigné la-dedans, j’ai toujours aimé le vin, et la vie a fait que j’ai finalement passé mon diplôme d’œnologue. Après avoir acquis de l’expérience en France et en Australie, je suis finalement rentrée sur le domaine en 2000.
Vos parents ont décidé de pratiquer l’Agriculture Biologique dès le départ. Un pari audacieux à cette époque?
Oui, en effet ! En 1974, mon père était considéré comme un marginal. Le Bio n’était pas à la mode à l’époque mais pour lui c’était une passion (il cultivait en parallèle 50 ha d’agrumes Bio). Pendant des années, il a demandé à ce que la cave coopérative qui lui faisait la vinification passe en Bio. Il a finit par trouver une cave qui accepta de vinifier son vin en prestation de service avec les contraintes liées au bio, ce qui n’était pas gagné au départ !
Sa première bouteille estampillée « Domaine de Granajolo » date de 1992. Ma mère et moi avons finalement monté notre propre cave en 2003.
Quels sont les grands travaux de la vigne en fonction des saisons ?
Le travail de la vigne est un travail de longue haleine, sur toute l’année :
- Il y a d’abord la taille, un travail très physique, de mi-Décembre jusqu’à fin Février.
- Puis vient le travail d’entretien du palissage: il s’agit de réparer les piquets, les fils qui sont tombés…
- Puis, pour avoir une meilleure qualité de raisin, un long travail d’ébourgeonnage commence, environ de mi-Mars à mi-Mai si tout va bien. Il nous faut garder que les bourgeons dont nous avons besoin, enlever tout le reste.
- Ensuite, le relevage de la vigne jusqu’à Juin : relever les sarments de vigne qui poussent. Depuis l’année dernière, nous avons une machine, un « releveuse », ce qui nous fait gagner du temps.
- En Avril commencent les traitements de la vigne. En Bio, seuls sont autorisés les traitements à base de Souffre ou cuivre. Au domaine je travaille à micro-doses, mais tout au long de l’année.
- Fin Juillet, les raisins changent de couleur, là on laisse la vigne tranquille pour faire sa maturation.
- Enfin, à partir du 25 Août, on récolte, ce sont les vendanges et le début du travail en cave : sur les rosés, nous faisons du pressurage direct, sur les blancs et les rouges de la vinification traditionnelle, avec des cuvaisons de 4 semaines pour le rouge. Si tout se passe bien, les vinifications se terminent fin Novembre. Et enfin débute la phase de préparation et d’élevage pour les rouges, et la mise en bouteilles pour les blancs et rosés, qui peuvent être consommés dès Décembre.
Quelles sont les contraintes principales liées à la culture Biologique ?
Le plus dur en bio, c’est la gestion de l’herbe, le désherbage. Sous nos climats, l’herbe pousse très vite et nous ne pouvons pas utiliser de désherbant. Cela mobilise donc un tracteur et un chauffeur toute l’année pour que le sol soit propre. Sinon, en culture Bio, ce qui est très important, c’est d’être dans ses vignes, de les observer tout le temps pour pouvoir réagir rapidement si besoin.
Qu’apporte la viticulture issue de l’Agriculture Biologique ?
Pour moi, il s’agit tout simplement d’une conviction personnelle.
Enfin, avez-vous des projets pour les années à venir ?
J’aimerais un jour construire la cave sur la vigne (c’est d’ailleurs le projet initial !). Ce serait plus facilement gérable au niveau des salariés et de la vigne.
Entretien réalisé en 2014
Pour tout renseignement :
04 95 70 37 83
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !